Notre sujet est résolument celui des AFEST.

Mais c’est aussi celui de la structuration de la formation interne, en tant que projet d’entreprise permettant de faire face à des objectifs de production, de qualité, de transformation, d’intégration, de transmission….

Or, cette démarche ambitieuse nécessite des ressources en ingénierie et en didactique professionnelle dont ne dispose pas la majorité des organisations.

Le recours à des tiers facilitateurs experts dans l’ingénierie de la formation est donc très souvent indispensable pour assurer les transferts méthodologiques qui s’imposent.

Nous pensons même que dans le panel des propositions faites aux entreprises pour structurer et développer leurs ressources humaines, le chantier de la structuration de la formation interne des PME et ETI devrait être prioritaire. Il répond concrètement à des objectifs économiques, sociaux et de « développement durable de la gestion des compétences », dans le droit fil des prescriptions de la GEPP.

UNICO propose dans le présent rapport, une série d’orientations reconsidérant la mise en œuvre des AFEST.

Nos recommandations portent au départ sur l’accompagnement des entreprises. De leur volonté de structurer la formation dépend la réponse du monde du travail aux enjeux de l’emploi, de la qualification et de l’évolution professionnelle.

Elles présentent ensuite une vision élargie de ce que peut apporter la formation en situation de travail en lien avec l’apprentissage et l’alternance sous ses formes diverses, et les dispositifs d’intégration des demandeurs d’emploi.

Dans ce propos introductif, nous souhaitons mettre l’accent sur 4 dimensions qui conditionnent l’efficacité et la faisabilité du déploiement des AFEST :

– La formation en situation de travail est primordiale, en tant qu’apprentissage dans le réel et en tant qu’espace de l’évaluation ce qui est pour nous un élément essentiel. Pour autant cette modalité AFEST est non exclusive d’autres modalités, relevant de l’acquisition des savoirs socles sans lesquels les activités et tâches ne peuvent être accomplies. Or les institutions chargées de promouvoir les AFEST présentent la modalité en elle-même, isolément, en tant qu’objet innovant et moderne.

Nous proposons de changer l’approche du sujet: « Structurer la formation interne sur le plan méthodologique et pédagogique en intégrant la formation en situation de travail comme axe central d’un ensemble de modalités satellites », Il faut mettre fin au séparatisme entre AFEST et formation interne (présentiel ; auto-formation ; FOAD)

– La majorité des équipes dirigeantes admet qu’il est souhaitable d’assurer in-situ, l’acquisition des compétences singulières à l’entreprise, celles qu’il faut maîtriser et gérer en autonomie pour réussir et démontrer un agir professionnel compétent. Les AFEST sont donc favorablement perçues par les entreprises, d’autant que l’acculturation pratiquée par les OPCO, branches professionnelles et autres acteurs, met en avant les résultats. Reste que la méthode pour les obtenir n’est pas réellement abordée. Or, la complexité d’une démarche de structuration interne de la formation ne peut être niée. Les entreprises doivent prendre en compte la réalité du travail de conception, de déploiement puis d’usage au long cours de la formation.

Certains préalables indispensables doivent être mis en lumière avant tout accompagnement :

  • Il existe dans l’entreprise un enjeu fort de performances attendues sur des situations de travail identifiées pour leur criticité.
  • Les dirigeants sont prêts à un engagement formel sur un projet de structuration de la formation et appellent l’encadrement dans son ensemble à se saisir des questions de montée en compétence.
  • Un collectif impliqué est désigné, composé d’experts internes, de managers et accompagnateurs de projets de formation avec du temps alloué pour s’approprier l’ingénierie multimodale, et l’usage des AFEST.
  • La nécessité de former ce collectif à la conception de parcours et à l’ animation pédagogique est acceptée sans réserve.

– L’acceptation par l’entreprise du principe d’autofinancement de tout ou partie de l’effort de structuration, avec ou sans le bénéfice des abondements OPCO/ETAT est inexorable.

– L’aboutissement d’un projet de structuration de la formation s’inscrit dans le temps long. Pour y parvenir, l’appui des consultants qui vise la mise en autonomie de l’entreprise, doit tenir compte de cette temporalité.

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